N’habite plus à l’adresse indiquée.

N’habite plus à l’adresse indiquée  est un projet photographique qui raconte la vie de ma grand-mère sous forme narrative au moment de sa mort. Il commence en France et se termine en Serbie.

Mourir fait partie de la vie. Ce moment est bouleversant car il change la place de chacun, comme le ferait l’aiguille d’une montre. Il invente des mythologies qui alimentent notre foi en une religion, il cristallise l’identité du défunt dans le souvenir, il sacralise ce passage par des gestes rituels.

Ces différents thèmes abordés par la mort sont centraux dans ma démarche artistique. C’est pourquoi j’ai transmuté la disparition de ma grand-mère en un acte artistique. A l'hôpital, je l’accompagne comme un membre de sa famille, comme une artiste pour qui cet événement amplifie sa démarche. Cette voix collée au mur apparaît grâce au déclenchement du flash photographique de mon appareil. Maria me parle, veut vous parler et je suis son messager. La mise en scène est précaire et répétitive. Elle insiste sur la nécessité de créer une image réelle et vraie où l’on ne rajeunit pas, une image libérée qui doit s’exprimer autant que les autres dans notre quotidien. Le ton ironique des images écarte un moment le spectateur de ses propres valeurs. Huit images en sont nées. Le temps n’y a laissé aucune trace. La photographie est sortie de son cadre de représentation du souvenir pour prendre l’habit de la création.

Ces images décontextualisées sont un hymne à la vie.

N’habite Plus à l’adresse Indiquée -

Exposition en 2015 à Kogan Gallery, Paris.