J’y découvre une forêt de feu …

Exposition Personnelle à Kogan Gallery, Paris. Du 22/10 au 19/11 - 2015 // Fougères in situ, Pellicule flashée sur différentes ref de pantome vert, pellicule d’amorce env 400m, pierres.

Exposition Personnelle à Kogan Gallery, Paris. Du 22/10 au 19/11 - 2015 // Fougères in situ, Pellicule flashée sur différentes ref de pantome vert, pellicule d’amorce env 400m, pierres.

 

L’exposition d’Andréa Vamos, ... J’y découvre une forêt de feu, est un exercice. On fait de l’exercice pour s’entrainer, pour apprendre et pour comprendre. En présentant l’ensemble de ses archives photographiques ainsi que ses textes, Andréa s’entraine à se souvenir. Ce livre d’archives apparait donc comme un moyen de se « rappeler de » mais il devient également une sorte de manuel grâce auquel on apprend les différentes possibilités de rencontres entre les pellicules et la forêt. Grâce aux textes, on comprend également le besoin viscéral pour l’artiste d’aller embobiner la nature et ce depuis de nombreuses années. L’archive chez Andréa n’a rien d’une posture contemporaine qui verrait dans l’archive une forme plutôt qu’un moyen.

Dans cette exposition, nous trouvons également un glossaire. Pas besoin de s’entrainer à répéter les mots disposés sur l’affiche. Nous les connaissons, ils proviennent du français moderne. Cependant, l’artiste nous présente ici ses propres définitions. Pourquoi ? Afin que le public ne se méprenne pas, qu’il puisse se sentir au plus proche de sa démarche et qu’ensuite il puisse échanger ensemble, avec des mots connus vêtus d’une nouvelle tenue. Ce livre d’archives et ce glossaire sont donc des éléments structurels de l’exposition, comme des racines ou des clous.

Deux installations sont également présentées. L’une à base de fougères surgit dans un coin de la galerie. Comme un morceau de forêt qu’on aurait collé. L’autre se déploie au centre de l’espace comme un écran, ou un mur, comme vous voulez. On peut se questionner après tout : était-ce bien nécessaire de ramener les installations au sein du whitecube ? N’était-ce pas trahir l’intimité entretenue depuis plusieurs années entre la forêt et l’artiste ? Il semblerait que non. En effet, dans cette exposition la forêt n’est pas un lieu sanctifié, lointain et invisible. La forêt est avant tout un atelier pour Andréa au sein duquel elle trouve les éléments nécessaires à ses œuvres. Et toute la force artistique d’Andréa réside dans cette action de se faire se rencontrer les éléments de la forêt et les pellicules.

Comment définir ces installations ? Sont-ce des sculptures ? Ou bien des passages ? On pourrait alors inventer un nouveau mot ou chercher une nouvelle définition.
Quand on fait des exercices, il faut être concentré et appliqué. Andréa l’a été en allant, des heures durant à travers les bois. A présent, c’est à nous de meubler avec nos pensées, avec nos corps, avec nos mots, la conversation de cette exposition. En effet, comme toujours dans le travail d’Andréa, nous sommes amenés à changer, même légèrement de point de vue, d’être un peu perspectivistes. En s’exerçant un peu, il se pourrait que l’on rencontre de nouvelles sensations et même de nouvelles idées.
La forêt tout comme la galerie sont des lieux importants dans notre société contemporaine.

Des lieux que l’on peut visiter, détester, observer, mais ce sont des lieux qui apparaissent comme saturés, au sein desquels on aurait entassé un tas d’idées. L’exposition d’Andréa Vamos nous propose de nous réunir un instant et de voir, si on ne pourrait pas, peut être tenter de raconter, comme bon nous semble, les nouvelles mythologies de ces espaces qui le temps d’une exposition, se rencontrent. Et il semblerait qu’ils s’entendent bien.

J'y découvre une forêt de feu - Millesime 2016
Edition en 500 exemplaires, Cahier d’installations de Kavac / Montenegro - 2015

Edition en 500 exemplaires, Cahier d’installations de Kavac / Montenegro - 2015

J'y découvre une forêt de feu - Millesime 2016 - Exposition
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I discover a forest of fire …

Andréa Vamos’ exhibition, I discover a forest of fire …, is an exercise. We train to practice, to learn and to understand. As she presents all her photographic archives and her texts, Andréa trains herself to remember. Thus the book archives arise as a mean to “remember that”, yet it becomes a kind of manual in which we learn the different possibilities of meetings between les pellicules and the forest. Thanks to the texts, one can also understand the visceral need for the artist to bamboozle the nature, as for many years. The archive for Andréa is nothing close to a contemporary posture that would see in the archive a form rather than a mean.

In this exhibition, a glossary is likewise present. No need to practice repeating the words displayed on the poster. We know them, they come from modern French. However, the artist presents here her own definitions. Why? In order for the public not to be mistaken, that they feel as close as possible to her approach and that they can afterwards discuss together, with common words embodied with a new meaning. This archives book and glossary are therefore structural elements of the exhibition, as roots or nails.

Two installations are as well present. One made from ferns emerges in a corner of the gallery. As a wood piece that one would have stuck. The other one spreads out in the center of the space like a screen, or a wall, whatever you wish. After all we can question ourselves : was it really necessary bringing back the installations into the whitecube? Was this not betraying the intimacy maintained between the forest and the artist for many years? It seems like no. Indeed, in this exhibition the forest is not a sanctified, distant and invisible place. The forest is most importantly a studio for Andréa in which she finds the needed elements for her art work. All the artistic power of Andréa lies in this action of letting the elements of the forest and pellicule meet. 

How to define these installations? Are they sculptures? Or passages? One could then invent a new word or search for a new definition. When we exercise, we must be focused and careful. Andréa had these skills when being for hours in the woods. Now, it is up to us to fill in with our thoughts, with our bodies, with our words, the discussion of this exhibition. Actually, as always in Andrea’s work, we are led to change, even slightly our point of view, to be a little perspectivistes. By trying a little, one could encounter new sensations and even new ideas.

The forest, as well as the gallery, are important places of our contemporary society. 

Places we can visit, hate, observe, but these places appear saturated, as if we would have accumulated a slew of ideas there. Andréa Vamos’ exhibition invites us to coalesce and observe for a moment, if we could, narrate, spaces where we can imagine new mythologies and bring them together for this exhibit. And they seem to get along with one another.

Installation in situ, 250m de pellicule vierge voilée, 2 branches de chêne, pierres.

Installation in situ, 250m de pellicule vierge voilée, 2 branches de chêne, pierres.

Millesime2016foretdefeu-183.jpg
Lexique, impression papier Orin 120g - Ed en 50 exemplaires.

Lexique, impression papier Orin 120g - Ed en 50 exemplaires.

 

Des Bobines dans les Arbres de Raphaëlle Péria