Ce que m’a dit la minute.

 

Le titre de cette exposition provient d’un poème de Jean Cocteau dans lequel il fait parler le temps.

La minute lui dit de savourer et de comprendre sa présence. Ce court poème fait écho à la démarche d’Andréa Vamos qui depuis plusieurs années travaille avec des pellicules cinématographiques, outil de capture du temps et révélateur de moments. En effet, en 2006, après avoir trouvé de nombreuses pellicules dans une poubelle, Andréa Vamos commence une série d’installations en forêt. Elle ne cessera tout au long de ce projet qu’elle nomme Photosynthèse de photographier ses travaux, d’écrire à leurs propos et de dessiner ses idées. Une première exposition à la Kogan Gallery (Paris) en 2015 intitulée J’y découvre une forêt de feu … avait été l’occasion d’exposer dans un espace clos ces assemblages de natures et de bandes plastiques. Cependant, avec Ce que m’a dit la minute, l’artiste revient dans son milieu artistique ; la nature. Andréa Vamos a voulu faire raisonner son œuvre avec celle de Jean Cocteau qui a beaucoup été inspiré par la mythologie grecque, c’est pourquoi cette exposition trouve comme point de départ le mythe du fil d’Ariane. Le fil, pour ce projet se transforme en pellicule tandis que le labyrinthe est changé en forêt. Mais que deviennent Thésée et le Minotaure ? Il semblerait que la réponse apparaisse au détour de nos propres reflets. En plus de cette installation in-situ en extérieur, Andréa Vamos invite le visiteur à découvrir sa pratique, dans une pièce à mi-chemin entre la salle d’archive et le prolongement de l’atelier de l’artiste.

Cette double dynamique intérieur/extérieur propre à l’exposition Ce que m’a dit la minute, permet une expérience empirique de l’œuvre d’Andréa Vamos qui active l’héritage narratif et poétique de Jean Cocteau ainsi que la relecture du mythe d’Ariane et une découverte plus théorique de la démarche de l’artiste. Car le projet Photosynthèse interroge des valeurs complexes de notre espace-temps actuel. Il questionne notre rapport à la Nature et les traces que nous en gardons, notre soif de technologie et notre transformation intrinsèque qui en résulte ainsi que notre peur de l’illusion et de la narration. L’ensemble des documents regroupés dans cette salle parle à notre entendement, sans aucun doute, mais soulève également certaines couches du réel pour laisser apparaître d’autres mécanismes, qui restent bien trop souvent invisibles. Cette exposition souhaite activer notre raison, autant que nos sens et que notre imagination : ceci est une invitation.

 
Atelier en résidence et rencontre avec le public à la maison Cocteau.

Atelier en résidence et rencontre avec le public à la maison Cocteau.

Minute n1 - Dessin mine de plomb - A4

Minute n1 - Dessin mine de plomb - A4

Minute n2 - Dessin mine de plomb - A4

Minute n2 - Dessin mine de plomb - A4

Minute n3 - Dessin mine de plomb - A4

Minute n3 - Dessin mine de plomb - A4

 

What the minute told me

The exhibition title is inspired by a poem about time from Jean Cocteau. The minute tells him to savour and understand his presence. This short poem echoes Andréa Vamos’ approach of working for several years on film rolls, a time capture and time revealing tool. In 2006, after finding many film rolls in a trash bin, Andréa Vamos begun forest installations. She will continuously, during this project named “Photosynthesis”, photograph her work, write about it and draw her ideas. An exhibition at the Kogan Gallery (Paris) in 2015 called ... I discovered a forest of fire, was the first opportunity to exhibit in an enclosed space these assemblages of natures and plastic bands. However, with What the minute told me, the artist comes back to her artistic environment : nature. Andréa Vamos wanted to reflect her work with Jean Cocteau’s one which was highly inspired by greek mythology, reason for which the exhibition starts with the Ariadne’s thread myth. For this project, the thread is transformed in film roll, and the labyrinth is changed into a forest. But what happens to Theseus and the Minotaur? The answer should appear leafing through our own reflections. In addition to this outdoor in-situ exhibition, Andréa Vamos invites the visitor to discover her experience in a room halfway between an archive place and the extension of the artist’s studio.

The inside/outside dynamic specific to the exhibition What the minute told me allows an empirical experience to Andréa Vamos’ work and stimulates Jean Cocteau’s narrative and poetic heritage as well as the reinterpretation of Ariadne’s myth to contribute discovering a more theoretical approach of the artist. The “Photosynthesis” project questions complex values of our current space-time. It questions our relationship with nature, and the traces we keep, our desire for technology and our intrinsic transformation which comes as a result, as well as our fear for illusion and narration. With no doubt, all the documents gathered in the room come to our understanding,  although raise layers of reality to reveal other mechanisms, remained too often invisible. This exhibition wishes to stimulated our reason, as well as our senses and our imagination: this is an invitation.