J’y découvre une forêt de feu …
Exposition personnelle à Kogan Gallery. Commissariat par Margaux Bonopera.
L'exposition personnelle d'Andréa Vamos, J'y découvre une forêt de feu..., est présentée comme un "exercice" , invitant le public à un processus d'apprentissage et de compréhension. L'artiste y orchestre une rencontre inédite et dynamique entre l'archive cinématographique, les éléments naturels et l'espace stérile de la galerie.
L'expérience du visiteur est immédiate et multisensorielle. L'immersion commence par l'odorat, avec une odeur de fougères qui crée un contraste sensoriel et prépare à la transformation de l'espace. Ce voyage est structuré par des outils conceptuels : le livre d'archives et le glossaire. Le livre sert de "manuel" qui révèle les "différentes possibilités de rencontres entre les pellicules et la forêt" et éclaire le "besoin viscéral" de l'artiste d’aller envelopper la nature avec ses pellicules. L'archive est ici un moyen, non une simple forme. Le glossaire propose les propres définitions de l'artiste pour permettre au public de se sentir au plus proche de sa démarche. Ces éléments sont les "racines" qui soutiennent l'exposition.
Le travail d'Andréa Vamos repose sur l'interaction qu'elle mène depuis des années, en soumettant les pellicules de film aux éléments naturels dans les bois. La forêt est pour l'artiste avant tout un atelier, où elle trouve les éléments nécessaires à ses œuvres. La force artistique réside dans l'action de faire se rencontrer les éléments de la forêt et les pellicules. Les pellicules ont été soumises aux intempéries et à la photosynthèse , se colorant, se déformant ou se détruisant, ce qui questionne la dualité entre l'archive et sa destruction.
En ramenant un "morceau de forêt" dans le white cube, l'artiste interroge la définition de ces œuvres : sont-elles des sculptures ou des passages? Les deux installations—l'une comme un "écran, ou un mur" de pellicules noires (où les reflets de lumière évoquent le "feu" sur le support ) et l'autre à base de fougères et de films colorés —matérialisent la fusion du naturel et de l'artificiel.
L'exposition invite le visiteur à être "perspectiviste". En confrontant deux lieux "saturés" d'idées — la forêt et la galerie — l'artiste encourage le public à "meubler avec nos pensées, avec nos corps, avec nos mots" la conversation de l'exposition. Le but est de se réunir un instant pour raconter "les nouvelles mythologies de ces espaces".