36 pauses à l’Est
de
89.
Exposition personnelle
à Ulus Galerija,
Belgrade
L'artiste a conçu cette exposition sous forme de double lecture, établissant une ligne parallèle entre sa double culture franco-yougoslave et sa démarche artistique centrée sur l'identité. L'image, expérience quotidienne du monde, est le lieu de la construction identitaire, produisant une vision du monde sous forme d'apparition. Cette apparition, marquée par un temps de cheminement et de répétition (physique et plastique), crée un lien entre le visible et l'invisible, à l'image des frontières géographiques qui se transforment au fur et à mesure que le temps passe.
L'exposition intitulée 36 pauses à l’Est de 89 est celle de l'expérience du passage à travers l'image et de sa décomposition. Ce terme fait écho à l'histoire dont l'artiste a hérité, car il ne cesse de reconstituer par le fantasme le pays qui n'existe plus (la Yougoslavie).
Au cœur de l'installation, l'artiste aborde la compression du territoire : l'image de la forêt est utilisée comme métaphore du territoire lui-même, soumis à une notion de compression qui reflète les pressions historiques sur cet espace. Les LEDs matérialisent les frontières qui se dessinent sur le paysage, incarnant les lignes politiques invisibles qui divisent et se transforment.
Le fait d'être désorienté – de se situer à l'intérieur, à l'extérieur ou au milieu de l'image – incite à l'introspection. Toute cette accumulation éphémère de couleur, de lumière et de formes, par sa superposition, s'oppose à l'oubli et marque la mémoire, affirmant que les expériences passées façonnent activement les choix d'avenir de l'artiste.