Elles & la Cité.
Résidence de 3 mois de recherche à la Cité Internationale des Arts à Paris.
Programme du Ministère de la culture.
Commissaire accompagnante : Anna Milone
PARIS 2024.
La résidence d'Andréa Vamos à la Cité Internationale des Arts s'est avérée être bien plus qu'une simple période de production : elle est un moment de réconciliation majeure et de renouvellement radical. En acceptant de s'affranchir de ses contraintes, l'artiste a conquis une liberté infinie qui a permis à son processus créatif de devenir une matière malléable et expérimentale.
Cette quête de liberté fait écho à la thématique centrale de la réparation, qui s'applique à la fois aux spomeniks, ces géants de l'utopie yougoslave qu'elle cherche à faire sortir de l'oubli et à une nouvelle approche artistique, plus audacieuse.
Son travail a réussi à lier l'héritage géopolitique complexe, navigué par les transitions linguistiques (cyrillique/latin), à une analyse incisive des systèmes de communication. En utilisant les codes du langage publicitaire des années 1970 dans ses transferts et ses vidéos, Andréa Vamos met brillamment en lumière la connexion entre la propagande politique "éclairée" du régime de Tito et les mécanismes de persuasion visuelle contemporains.
Cette résidence constitue ainsi un tournant décisif qui lui a permis de développer une approche artistique plus historique et géopolitique. Sa rencontre avec Elisabeth Lebovici dans le cadre de la résidence a notamment réveillé l'élan de cette démarche. En explorant la sémantique de l'oubli et de la reconstruction (symbolisée par "la réparation"), l'artiste ancre durablement son travail dans une analyse critique des notions de pouvoir inhérentes aux régimes passés et à la formation des imaginaires nationaux. Ses futurs projets prolongeront cette analyse en explorant les rituels et les gestes associés au culte de l'image à travers les prismes du temps et de l'idéologie.