N’habite plus à l’adresse indiquée.
Tirage mat 18 cm x 24 cm sous cadre blanc.
Le projet « N'habite plus à l'adresse indiquée » est un protocole de deuil en diptyque photographique qui explore la complexité de l'identité immigrée, une identité constamment négociée entre deux pays et trois histoires. L'œuvre confronte la double appartenance de la grand-mère de l’artiste, décédée en France (terre d'accueil après soixante ans d'immigration) mais dont la vie restait fondamentalement ancrée en Serbie (terre d'origine). L'artiste scénographie ce récit en deux actes : la performance existentielle filmée à l'hôpital, affirmant l'identité face à l'effacement imminent, et l'installation du mot « VIDE » dans son salon à Jagodina matérialisant l'absence.
Le projet révèle que la mémoire est un lieu de conflit. L'acte de rapatriement symbolique de l'identité est mis en tension avec la matérialisation photographique de l'absence.
L'art devient l'outil qui négocie cette contradiction fondamentale, refusant la simple disparition et l'effacement.
« N'habite plus à l'adresse indiquée » transcende le récit intime pour poser une question universelle et contemporaine : où réside véritablement l'appartenance d’une vie ? Est-ce dans le lieu où l'on a immigré, dans la terre où l'on est enterré, ou dans l'espace vide, mais saturé de souvenirs ? L'œuvre laisse ce VIDE résonner comme l'ultime et seule adresse permanente.